Vers une industrie florissante de la bande dessinée et du roman graphique en Afrique

author profile image
Article By Benjamin Kouadio
 
Un outil de communication efficace

À mon avis, il existe de nombreuses possibilités de publier des bandes dessinées et des romans graphiques en Afrique. Le principal public cible est la jeunesse africaine. Ils sont actifs et ingénieux, mais manquent souvent de repères. Ils sont exposés aux nombreux vices qui gangrènent la société, comme l’abus d’alcool, les comportements sexuels immoraux, la violence, la paresse et la rébellion 

En même temps, les jeunes s’intéressent à leur histoire. Mais ils ont aussi leurs propres luttes et craintes quotidiennes, leurs propres questions sur l’avenir. Les bandes dessinées et les romans graphiques peuvent être un moyen approprié de répondre à ces questions. Ils peuvent fournir les informations dont les jeunes ont besoin. Ils divertissent, sensibilisent et éduquent 

Les bandes dessinées et les romans graphiques sont particulièrement attrayants en raison de la façon dont ils utilisent conjointement le texte et les images. Cela en fait un outil de communication puissant et un stimulant de la conscience qui peut toucher un large éventail de publics. Grâce à eux, les jeunes peuvent être mis en garde contre les dangers auxquels ils sont exposés dans la société. Grâce à eux, et plus important encore, l’espoir de la Parole de Dieu peut leur être communiquée afin qu’ils soient éclairés, libérés et transformés.  

 

Quelques réflexions sur la publication de bandes dessinées et de romans graphiques en Afrique  

En tant qu’auteur, lorsque l’un de mes livres sort, je participe à des séances de dédicace :  

  • Dans les librairies  
  • Dans les écoles (écoles primaires, collèges et lycées)  
  • Dans les salons du livre  
  • Aux conférences organisées par Comix35 et PJA.  

Mon travail de jeune éditeur ne commence qu’après avoir fait mon travail d’auteur, c’est à dire, après que les fichiers que j‘ai créés et qui constituent les pages de mon livre ont été envoyés à l‘imprimeur.  

Avant même cette étape, je dois lire et corriger tout le texte de mes livres. Je passe beaucoup de temps à cet aspect. Après tout, je suis un écrivain 

  • Ensuite, j’engage un ou deux correcteurs indépendants qui sont payés pour lire et corriger les erreurs que j’ai manquées.  
  • Après cela, j’engage un graphiste. Je peux aussi faire ce genre de travail, mais je préfère le confier à quelqu’un qui fait du graphisme à plein temps. Cela me permet de passer à l’étape suivante… 
  • J’envoie les fichiers de mon livre à un imprimeur.  

Veuillez noter que je mets un point d’honneur à ne pas demander aux gens de travailler gratuitement ou que je ne suis pas en mesure de payer. Ce n’est pas une bonne pratique ! Cela serait non professionnel, malsain et dénué de toute attitude chrétienne. Pour cette raison, j’engage des spécialistes indépendants sur une base de commande par commande que je peux payer au fur et à mesure 

J’ai voyagé en tant qu’auteur au Sénégal, à Kinshasa, Yaoundé, Abidjan, Bouaké, Abengourou, Yamoussoukro, Daloa… Partout je vais, les enfants adorent les BD ! C’est un fait indéniable 

Cet enthousiasme m’a encouragé à continuer à créer des bandes dessinées et même à ajouter une nouvelle flèche à mon carquois, l’édition, plus précisément, la bande dessinée et le roman graphique 

Les bandes dessinées et les romans graphiques peuvent être un moyen approprié de répondre à ces questions. Ils peuvent fournir les  informations dont les jeunes ont besoin. Ils divertissent, sensibilisent et éduquent.

 
Les défis de l’édition de bande dessinée en Afrique de l’Ouest 

Actuellement, il n’y a pas d’autre éditeur spécialisé dans la publication de bandes dessinées et de romans graphiques en Côte d’Ivoire et il y en a très peu en Afrique de l’Ouest. Mon expérience en tant qu’auteur et éditeur m’a appris que la publication de bandes dessinées et de roman graphique en Afrique n’est pas un chemin facile ! Cependant, mon expérience en tant que chrétien me permet de regarder l’avenir avec espoir sachant qu’avec Dieu, beaucoup peut être accompli. 

Je suis également professeur d’art. Cela me donne un grand avantage lorsque je suis avec des jeunes, les enseignant et les éduquant à travers mes livres.  

Galère pécuniaire est la première publication de Kbenjamin Studio. L’argent et l’attitude des gens à son égard en sont le thème principal. (1 Timothée 6 :10 aborde ces questions). J’ai publié et imprimé 2.000 exemplaires de ce livre en Côte d’Ivoire à mes propres frais. J’ai de nombreux autres projets en cours de développement et qui attendent d’être financés. Mon objectif est de devenir progressivement un éditeur financièrement autonome. Pour l’instant, je ne reçois aucun financement de sources extérieures. Cela prouve que c’est possible ! Cela montre aussi que mon engagement dans l’édition de bandes dessinées et de romans graphiques est sérieux.

 

Quelques albums de Benjamin.

Je suis un auteur prolifique, rigoureux et méticuleux. Je passe quatre ou cinq ans à travailler sur chaque projet de livre. De l’écriture des scénarios à la mise en couleurs finale, rien n’est laissé au hasard 

Le métier d’éditeur de bandes dessinées et de romans graphiques comporte de nombreux obstacles, tels que : 

  • Des coûts d’impression élevés  
  • Et de ce fait, des prix de livres élevés  
  • le coût élevé de l’accès aux médias pour promouvoir les livres  
  • Avoir un marché cible composé de personnes qui peuvent à peine se permettre de manger trois fois par jour, et encore moins d’acheter des livres.  
  • Les ressources financières limitées des éditeurs de bandes dessinées et de romans graphiques.  

Comme vous le voyez, dans l’édition de bandes dessinées et de romans graphiques, les moyens financiers importants font défaut, et le chemin est long et semé d’embûches. Pour cette raison, souvent, le résultat est que l’aventure s’arrête avant d’avoir eu la chance de décoller. Ceci dit, je garde espoir que le vent tourne pour l’édition de bandes dessinées et de romans graphiques en Afrique.  

 

Ma vision 

Ma vision de la publication de livres chrétiens en Afrique est pleine d’espoir. L’industrie de la bande dessinée n’en est qu’à ses débuts. Nous avons besoin de plus de moyens financiers pour imprimer et promouvoir les livres. Nous devons faire connaître nos livres en utilisant les réseaux sociaux existants, en créant des blogs qui informent les gens et améliorent le profil de l’industrie. C’est ce que je fais pour réaliser mon travail d’artiste et faire connaître mes bandes dessinées dans le monde entier.  

En Afrique, les gouvernements doivent s’efforcer de réduire le coût des matériaux nécessaires à la production de livres (encre, papier, etc.). Ils doivent s’efforcer de fournir des subventions aux éditeurs afin de les aider à poursuivre leurs publications et leur permettre de vendre des livres à moindre coût. Ces éléments pourraient aider les éditeurs à devenir autonomes. Un livre n‘est pas une marchandise comme le pain. Dans l’édition, devenir économiquement rentable prend du temps ; le retour sur investissement est plus long à atteindre. Cela demande de la persévérance et du courage de notre part. Bien que l’édition ne soit pas facile, elle est passionnante  

Avec DIEU, nous serons victorieux. 

 

 

author profile image

Benjamin Kouadio

Benjamin Kouadio – Illustrateur, auteur, éditeur de bandes dessinées et professeur d’art. Benjamin s’est reposé de ses oeuvres en mai 2019.

À ne pas rater !
To receive more articles like these

Subscribe now

Adresse e-mail non valide
Essayez. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.