11 moyens pratiques de lever des fonds pour votre projet d’édition

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Article By Africa Speaks

 

L’argent – et son manque – est un défi majeur pour les éditeurs des pays émergents. Toutefois, se lamenter sur ce manque n’est pas productif. Il existe de nombreuses sources de financement que vous pouvez explorer. En voici quelques-unes.


1- Les églises

Les congrégations ou les dénominations peuvent être une source de financement. En Corée, par exemple, un certain nombre de maisons d’édition sont liées à de grandes églises et ont d’abord été financées en tant que branche ministérielle de ces congrégations.

2- Les auteurs

Certains auteurs peuvent fournir des fonds à des maisons d’édition en manque de liquidités. Je connais au moins une maison d’édition qui, pendant un certain temps, a publié de bons livres d’un bon auteur qui pouvait payer les coûts de production. Ce type d’arrangement comporte des risques, il faut donc s’en remettre aux conseils de Dieu.

3- Fondations privées

Il n’est pas facile d’obtenir des fonds de fondations nationales et internationales, mais c’est possible. Une maison d’édition au Nigeria a reçu des fonds étrangers pour élaborer un plan d’édition. Une entreprise hongroise a reçu une subvention d’une fondation hongroise pour la traduction d’un livre en anglais.

4- Sources gouvernementales

Dans certains pays, les gouvernements ont mis en place des programmes de subventions et de prêts à faible taux d’intérêt pour soutenir les petites entreprises. Il peut être frustrant de se heurter à la bureaucratie et à la lourdeur des formalités administratives, mais les résultats peuvent en valoir la peine. Une éditrice a survécu grâce à de petites subventions qui lui ont permis de publier du matériel pour les enfants handicapés.

5- Ventes spéciales

Injectez des fonds dans votre entreprise par le biais de ventes à des agences gouvernementales ou à de grandes organisations. Une maison d’édition a reçu une commande du ministère de l’éducation pour 73 000 exemplaires de ses livres. Certaines organisations humanitaires achètent de grandes quantités d’ouvrages pour les distribuer gratuitement.

6- Les imprimeurs

Les imprimeurs qui cherchent désespérément à faire des affaires peuvent vous avancer de l’argent indirectement. Un éditeur philippin a conclu un accord avec certains imprimeurs en vertu duquel ils impriment les livres mais n’attendent aucun paiement avant 120 jours.

7- Ventes anticipées

Laissez votre déficit vous motiver à réaliser des ventes anticipées. Au Kenya, un éditeur a vendu à l’avance près de la moitié du tirage de son premier livre. Au Venezuela, une autre éditrice a vendu à l’avance la quasi-totalité du tirage de son dernier ouvrage. De telles opportunités sont des stimulants majeurs pour les entreprises qui manquent de liquidités.

8- Installations et services

Un éditeur de Hong Kong loue des bureaux pour obtenir des revenus supplémentaires. D’autres actifs peuvent également fournir des liquidités en période de vaches maigres. Un éditeur kenyan survit aux ralentissements économiques en proposant des services de conception graphique. Certains éditeurs d’Amérique latine traduisent pour obtenir des liquidités. L’un des plus grands éditeurs d’Allemagne produit des documents pour les ambassades à Francfort.

9- La distribution

La distribution des produits d’autres éditeurs peut être rentable. En République tchèque, un éditeur a publié 30 titres et distribue 300 autres titres d’autres éditeurs. Un éditeur ukrainien distribue des produits musicaux chrétiens. Même la maison d’édition Davic C. Cook distribue les produits d’autres organisations.

10- Ventes internationales

Un éditeur philippin a pris des dispositions pour qu’un éditeur américain vende ses titres aux Philippins des États-Unis. Un éditeur égyptien vend ses titres en langue arabe aux communautés arabophones du Royaume-Uni.

11- Droits internationaux

Un éditeur d’Afrique du Sud vend ses droits à un éditeur de New York. Un éditeur indien vend ses droits à un éditeur britannique. Un chèque de redevances peut être une agréable surprise.

En fin de compte, une maison d’édition doit répondre à ses besoins financiers en vendant ses produits. C’est le principe de l’édition. Toutefois, à court terme, il existe de nombreuses autres possibilités pour les éditeurs chrétiens qui manquent d’argent.

 


Publié pour la première fois sous le titre « Attack Your Lack » pour Interlit, David C. Cook (publié avec permission).

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Africa Speaks

Nous sommes un réseau international informel de professionnels engagés pour une industrie florissante de l’édition chrétienne en Afrique.

Les Éditions PBA au Gabon : La journée du livre chrétien

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Article By Africa Speaks

Les Presses Bibliques Africaines (PBA) du Bénin, et les Groupes Bibliques Universitaires (GBU) du Gabon ont organisé la Journée du livre chrétien le 15 avril 2023 à Libreville. Les points forts de cette journée dédiée spécifiquement au livre chrétien ont été la conférence sur le thème « Le pouvoir du livre sur l’édification de l’être face à la puissance du son et de l’image » suivie d’une grande exposition-vente des livres des Éditions PBA à des prix réduits.

 

Le livre face à la pression du son et de l’image

Pour mieux présenter les enjeux de ce thème, l’orateur de cette conférence, Georges LATÉ, responsable des Éditions PBA a commencé par faire le constat selon lequel dans la plupart des pays qu’il a eu à visiter en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, l’image et le son prennent le pas sur la lecture en général, la version imprimée autant que la version numérique.

Les Presses Bibliques Africaines, dont la vision est de transformer le lectorat francophone par la littérature chrétienne produite par les Africains, suivent ainsi le modèle fixé par Dieu lui-même qui a instauré la publication en écrivant sur les tablettes de pierres qu’Il a confiées à Moïse avec instruction de les diffuser auprès du peuple (Exode 31.18).

L’orateur a mis l’accent sur le caractère mobile du livre, qui, contrairement aux humains, peut traverser les frontières sans visa. Un seul livre peut être lu et relu par le même lecteur, et aussi passer de main en main pour atteindre un plus grand nombre, et même à travers les générations. De même, le texte écrit a été utilisé à travers les âges pour véhiculer les idées. Ainsi, de grandes révolutions dans les sociétés humaines ont été sous-tendues par des textes écrits. Même les cantiques, les poèmes, les pièces de théâtre sont à la base des textes écrits. Le livre est donc un outil puissant qui pourrait éventuellement provoquer des réveils spirituels. Le Pasteur Georges LATÉ n’a pas manqué d’encourager les pasteurs à rédiger et conserver leurs sermons et ensuite les confier à un éditeur pour en faire un livre, car chaque livre est un missionnaire sans frontières.

 

Présentation de nouveaux livres

La journée du livre chrétien au Gabon a aussi été l’occasion pour les participants de découvrir des livres nouvellement publiés, notamment : Terre promise ! Terre de servitude ! d’Éric MAKON ; Vaincre la masturbation de Séraphin DAVI et Géneviève GUÉI ; Osez l’impossible, réalisez des exploits d’Alim GARGA, C’est encore possible du Rév. Pascal SAMBIENI ; Josué, comment développer une âme conquérante du Pasteur Paul ABESSOLO du Gabon, l’hôte de l’évènement et président du GBU du Gabon.

Pour finir, le pasteur Paul ABESSOLO a exhorté les membres des Groupes Bibliques Universitaires à faire la promotion de la lecture, d’abord de la lecture de la Bible par l’étude biblique, et ensuite les auteurs qui écrivent inspirés par les Écritures.

Ce programme spécial de la journée du livre chrétien s’est poursuivi à Abidjan, Côte d’Ivoire, le dimanche 23 avril 2023 avec la dédicace des livres : Terre promise ! Terre de servitude ! d’Éric MAKON ; et Vaincre la masturbation écrit par Séraphin DAVI du Bénin et Géneviève GUÉI de la Côte d’Ivoire.

Pour finir, le pasteur Paul ABESSOLO a exhorté les membres des Groupes Bibliques Universitaires à faire la promotion de la lecture, d’abord de la lecture de la Bible par l’étude biblique, et ensuite les auteurs qui écrivent inspirés par les Écritures.

Ce programme spécial de la journée du livre chrétien s’est poursuivi à Abidjan, Côte d’Ivoire, le dimanche 23 avril 2023 avec la dédicace des livres : Terre promise ! Terre de servitude ! d’Éric MAKON ; et Vaincre la masturbation écrit par Séraphin DAVI du Bénin et Géneviève GUÉI de la Côte d’Ivoire.

 

 

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Le marketing de niche : Un avenir prometteur pour les éditeurs chrétiens (2e partie)

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Article By Lawrence Darmani
Atteindre votre niche

Le parrainage d’événements communautaires liés à votre niche permet de commercialiser vos produits auprès de cette dernière. C’est le cas de Challenge Enterprises du Ghana, qui parraine une conférence annuelle pour les pasteurs et autres dirigeants chrétiens. Dans le cadre du programme, Challenge offre à chaque participant un ensemble de livres et de bibles. Il s’agit d’une stratégie de marketing subtile mais efficace à l’égard d’une niche qui consomme leurs produits. Les participants retournent ensuite dans leurs paroisses en tant qu’ambassadeurs des organisateurs.

A Step Publishers au Ghana, nous développons un projet de bibliothèque d’église qui nous permet de fournir des livres aux églises et aux bibliothèques communautaires. En plus des occasions de parler dans les églises de la nécessité de lire de la littérature chrétienne, nous recevons également des invitations à prendre la parole lors de rassemblements communautaires pour promouvoir la lecture.

Au Ghana, de nombreuses conventions sont organisées à l’occasion de fêtes : Pâques, Noël, croisades d’évangélisation, réceptions officielles des chefs et de leurs subordonnés. Une chaîne de librairies s’est installée sur ce créneau. Leurs camionnettes bibliographiques mobiles se déplacent de convention en convention en diffusant de la musique chrétienne et en attirant les foules dans des librairies temporaires installées contre leurs camions. Les personnes qui assistent à ces conventions savent que ce libraire sera présent pour commercialiser ses produits littéraires, ce qui crée une voie d’accès à sa chaîne de librairies dans tout le pays.

Dans le monde actuel des réseaux et des partenariats, une personne a plusieurs casquettes, et ces casquettes peuvent représenter des opportunités de niche. Un éditeur peut être un dirigeant d’église, un membre d’un conseil d’administration, être affilié à une université ou faire partie d’une association de parents d’élèves. Ce sont autant de portes ouvertes pour atteindre des niches de marché. Même lorsque les méthodes de pointe pour atteindre les niches ne sont pas disponibles, il est possible de faire progresser le ministère de la littérature chrétienne.

 

La niche dans les lancements de livres

L’utilisation des connaissances des auteurs gagne du terrain parmi les éditeurs en tant qu’outil de commercialisation des livres auprès de communautés de niche de lecteurs intéressés par les œuvres des auteurs. Certains auteurs sont des leaders communautaires, des responsables ecclésiastiques ou des politiciens renommés qui ont un large public. Sub-Saharan Publishers, une maison d’édition à vocation générale dont les titres vont des biographies et autobiographies aux manuels scolaires et aux romans littéraires, exploite ce créneau depuis des années. En plus de distribuer des livres au grand public par l’intermédiaire des librairies traditionnelles, ils organisent des lancements de livres. Comment parviennent-ils à remplir régulièrement un auditorium d’une capacité de mille places pour le lancement d’un livre ? Les auteurs eux-mêmes attirent leurs propres foules de connaissances.

Cette tendance est en train de gagner les éditeurs, qui se rendent compte que les communautés de niche de groupes intéressés, telles que les publics d’auteurs, sont des sources fiables de marchés pour leurs produits.

 

 

Le pouvoir de la concentration

La force du marketing de niche réside dans la concentration. Ivan Delman, dans son article « Niche Marketing Vs Mass Marketing », déclare : « Il est plus efficace, moins coûteux et donne de meilleurs résultats de cibler un segment plus petit de votre communauté plutôt que la communauté entière. » Il déconseille donc de mettre tous ses œufs dans le même panier et recommande plutôt de développer plusieurs niches plutôt que de dépendre d’une seule. De nombreux experts de l’édition et du marketing de niche mettent en garde contre le fait de sauter dans le train en marche, c’est-à-dire de se lancer dans un créneau dont les besoins sont déjà comblés par tout le monde. Là encore, Susan Ward estime que plus la niche est petite et cohérente, mieux c’est. Dans un créneau populaire, on peut trouver un créneau unique. Par exemple, dans notre maison d’édition, nous avons trouvé une niche petite mais potentiellement viable : les livres non romanesques basés sur les devises et les hymnes des écoles. Chaque école a une devise et un hymne dont la signification est largement inconnue de la grande population d’étudiants qui entrent et sortent chaque année. Nous commercialisons ce produit pour répondre à ce besoin.

Pour que cette commercialisation soit efficace, il est souhaitable que les livres que nous publions pour notre niche soient uniques, commercialisables et certainement disponibles. Par déduction, le créneau indique un domaine restreint et spécialisé, ce qui justifie la nécessité de faire connaître le livre.

 

Ce que la technologie moderne offre

Un proverbe ghanéen dit : « Quand les temps changent, vous devez aussi changer », ce qui souligne la nécessité d’être créatif et vigilant en adoptant de meilleures façons de faire les choses. Aujourd’hui, le grand changement est la présence des technologies de l’information, avec toutes les possibilités qu’elles offrent et qui nous permettent d’atteindre plus facilement nos créneaux. Récemment, une société privée de téléphonie mobile au Ghana a annoncé son deux-millionième client. Cette information était une stratégie de marketing intelligente – un phénomène qui se répand dans les grandes villes d’Afrique. En partenariat avec d’innombrables stations de radio FM qui atteignent maintenant les communautés rurales, les sociétés de téléphonie mobile récoltent des millions de dollars grâce aux programmes de marketing de niche qu’elles entreprennent : football, concours de beauté, campagne politique et talk-shows.

Il en va de même pour le courrier électronique, les sites Web et les produits des technologies de l’information et de la communication. Leur présence crée de nouvelles voies de commercialisation vers des niches que les éditeurs ne doivent pas perdre de vue. Récemment, lorsque notre maison d’édition a participé à une conférence réunissant des responsables d’institutions publiques, nous avons non seulement parlé avec eux, mais nous avons également sollicité leurs adresses électroniques et leurs numéros de téléphone portable. Le fait de les atteindre directement nous a donné une longueur d’avance sur ce créneau.

 

Comment se présente l’avenir ?

Ceux qui prophétisent que l’avenir des livres appartient à des niches – plutôt qu’à des populations générales – peuvent avoir raison ou non. Cela n’a pas vraiment d’importance. Ce qui compte, à mon avis, c’est de trouver ses propres niches, de les entretenir de manière créative et de continuer à en chercher de nouvelles. Même dans le désert des marchés du livre, nous pouvons faire confiance au Seigneur pour qu’il nous ouvre les yeux sur des segments uniques de nos populations, que nous pouvons atteindre et auxquels nous pouvons apporter notre aide par le biais de la littérature chrétienne.

 

2008 David C. Cook Global Mission. Publié pour la première fois dans Cook Partners, mai 2008.

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Lawrence Darmani

Lawrence Darmani est un auteur primé de nombreux livres, nouvelles, pièces de théâtre et articles de magazines. Il est le directeur de la rédaction de Step Publishers au Ghana, chroniqueur dans un journal et formateur pour Media Associates International. 

Step Publishers , à Accra, au Ghana, publie Step et Surprise, des magazines pour les jeunes, ainsi que des livres pour enfants et des manuels scolaires.  

Le marketing de niche : Un avenir prometteur pour les éditeurs chrétiens (Partie 1)

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Article By Lawrence Darmani

« Parfois, nous nous retrouvons impliqués dans le marketing de niche sans le savoir. Je pensais être simplement pragmatique, mais en fait j’étais en train d’atteindre un marché spécialisé ».  

 Un ancien cantique conseille d’éclairer le coin où l’on se trouve – ceux qui ont des oreilles pour entendre profitent de ce sage conseil. Chez Step Publishers, nous avons exploité des niches du marché au sens large pour produire, promouvoir et vendre régulièrement des livres et des magazines. La recherche d’opportunités marketing non conventionnelles et l’optimisation de leur potentiel ont ajouté de la valeur à tous nos efforts.  

  

Qu’est-ce que le marketing de niche ?  

Susan Ward, une consultante canadienne en gestion d’entreprise, écrit : « La création d’un marché de niche vous donne la possibilité de fournir des produits et des services à un groupe que d’autres entreprises ont négligé ». Elle estime qu’il y aura toujours des segments de la population dont les besoins en produits et/ou services particuliers ne seront pas satisfaits, ce qui permettra aux petites entreprises de réussir en répondant à ces besoins. Gordon Burgett, auteur de Niche Publishing et d’autres ouvrages sur l’écriture, l’édition et la prise de parole en public, définit ce concept de manière concise et catégorique : « Trouvez une demande, vérifiez-la et créez l’offre ».  

Parfois, reconnaître un groupe de personnes intéressées par nos livres n’exige aucune compétence particulière, si ce n’est l’orientation, et c’est pourquoi nous nous retrouvons parfois impliqués dans le marketing de niche (créneau) sans le savoir. Il y a quelques années, lorsque j’ai visité le St. Paul Theological College près de Nairobi, au Kenya, pour promouvoir des numéros spéciaux intéressant les étudiants, je ne faisais qu’être pragmatique. Ces futurs pasteurs, qui seraient en contact avec les jeunes que notre ministère cherchait à atteindre, devaient connaître la valeur de notre littérature en tant qu’outil d’évangélisation et de formation de disciples. Cette méthode d’établissement d’une niche a été la marque de fabrique de notre travail au fil des ans.  

  

Le meilleur, c’est ce qui marche  

Aussi rocailleux que soient les terrains de marketing – et ils peuvent être durs comme la pierre dans cette partie de notre monde où l’analphabétisme est élevé et où le pouvoir d’achat du nombre limité de lecteurs est faible – il est possible de trouver une faille. Dans nos activités de marketing, deux modèles s’offrent à nous : soit nous touchons le marché général avec des produits dont nous espérons qu’ils intéresseront les gens, soit nous concentrons notre attention sur des publics spécifiques et leur donnons ce qu’ils demandent. Certains pensent que l’avenir appartient à cette dernière stratégie, mais est-ce vraiment important ? La meilleure façon de procéder est de choisir celle qui convient le mieux à votre situation. 

 

L’éducation  

Au Ghana, comme dans de nombreuses régions d’Afrique, les éditeurs se sont concentrés sur l’énorme secteur de l’éducation, avide de livres, comme un créneau digne d’attention. Il s’agit peut-être du marché le plus important en raison de sa taille et de son caractère unique en tant que consommateur de produits généraux et spécialisés. Les éditeurs qui ont découvert ce créneau ne se contentent pas de fournir des livres ; ils organisent des séminaires et des conférences de soutien pour les enseignants et les directeurs d’institutions afin de maximiser leur part de marché dans ce créneau.  

Bien que les produits des éditeurs chrétiens ne soient pas considérés comme spécifiques aux besoins éducatifs, ils ont leur place dans ce créneau. Un livre de cantiques est-il une exigence éducative ? Non, si votre définition de l’exigence éducative se limite aux études. Les étudiants ne passeront pas d’examens sur le contenu d’un recueil de cantiques ou d’un livre de prières. Cependant, la maison d’édition Asempa Publishers d’Accra, au Ghana, s’est taillé une place dans ce secteur et commercialise ses livres de cantiques dans les écoles du pays.  

Même aux niveaux de l’enseignement de base, tels que les écoles primaires et les collèges, Step Publishers a toujours commercialisé ses magazines chrétiens pour la jeunesse et ses livres pour enfants. Notre présence aux journées de discours et de remise des prix ainsi qu’aux réunions des associations de parents d’élèves est un moyen efficace de commercialiser nos produits dans ce créneau. Nous soutenons que les étudiants ont besoin d’une éducation religieuse et morale, et que la foi et le culte chrétiens devraient jouer un rôle important dans leur vie, puisque les étudiants sont les futurs dirigeants de nos nations.  

  

Les livres de méditation 

Le marché des livres de méditation est une niche en Afrique. Scripture Union (La Ligue pour la lecture de la bible), qui n’est pas une maison d’édition grand public, est néanmoins dépositaire d’un contenu de masse pour ce créneau. Elle vend des centaines de milliers de Daily Guide (Guide quotidien) et Daily Power (Puissance quotidienne) chaque année dans différents pays africains. En s’occupant de millions d’étudiants sur le continent par le biais de camps, de conférences de Pâques, de conseils, de formation des jeunes à la direction et de groupes scolaires, elle a une forte emprise sur ce créneau. Scripture Union du Ghana est devenu un leader communautaire auquel les jeunes font confiance pour fournir les produits dont ils ont tant besoin, année après année.  

Certains éditeurs chrétiens produisent des livres de méditation dans les langues locales. Il s’agit d’un autre créneau durable en raison de la forte présence de lecteurs en langues vernaculaires. Tout cela donne du crédit à la recherche de niches et à la commercialisation intensive de nos produits dans ces niches.  

Paru pour la première fois dans Cook Partners, mai 2008. David C. Cook Global Mission (publié avec autorisation). 

 

 

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Lawrence Darmani

Lawrence Darmani est un auteur primé de nombreux livres, nouvelles, pièces de théâtre et articles de magazines. Il est le directeur de la rédaction de Step Publishers au Ghana, chroniqueur dans un journal et formateur pour Media Associates International. 

Step Publishers , à Accra, au Ghana, publie Step et Surprise, des magazines pour les jeunes, ainsi que des livres pour enfants et des manuels scolaires.  

UBI Publishing – La maison d’édition de l’Union Bible Institute

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Article By Africa Speaks

UBI Publishing est une maison d’édition à but non lucratif de l’Union Bible Institute qui sert l’institut ainsi que les églises d’Afrique du Sud en fournissant du matériel pour encourager la dévotion des croyants envers le Christ, leur engagement envers la vérité biblique et leur capacité à exercer leur ministère dans un monde en mutation.   

UBI publie des commentaires bibliques, des exposés de passages de l’Ecriture, des tracts d’évangélisation, du matériel pour le ministère des enfants et des jeunes, destiné aux responsables ainsi qu’aux jeunes eux-mêmes.   

  

L’appel à publier de la littérature chrétienne en isiZulu  

Le Sud-Africain Bernard A. Johanson, cofondateur de l’Institut biblique de l’Union, se tenait près de la tombe de son père en octobre 1945, lorsqu’il sentit fortement que Dieu l’appelait à poursuivre l’œuvre d’écriture de littérature chrétienne en isiZulu que son père avait commencée. Ayant grandi en parlant l’isiZulu depuis l’enfance et après avoir passé onze ans à éditer des manuscrits en isiZulu à Mission Press, Johanson était particulièrement qualifié pour ce ministère.  

C’est cinq ans plus tard, lors d’une réunion du conseil de l’UBI, que Johanson, en tant que Directeur, a suggéré de créer un département de littérature pour publier des livres en isiZulu. La première publication fut un petit livre de méditations sur le Notre Père. Dans les années qui ont suivi, l’UBI a publié des commentaires sur les livres de la Bible, compilés à partir des notes de cours de l’UBI, ainsi que d’autres titres utiles pour construire l’église et encourager le dévouement au Christ.  

Dès le début, l’UBI s’est engagée à fournir une instruction et une formation bibliques en isiZulu, la langue que la plupart des étudiants utilisaient dans leur travail. Johanson pensait que le message biblique resterait étranger s’il n’était pas communiqué au cœur des gens dans leur propre langue. En raison de cet héritage, UBI Publishing s’engage à fournir du matériel imprimé pour l’édification de l’Eglise dans les langues de l’Afrique australe, principalement l’isiZulu.    

UBI publie près de 60 commentaires bibliques et livres de méditation, mais aussi des livres d’intérêt général pour le lecteur chrétien. Environ 15 000 de ces livres sont vendus chaque année, ce qui fait d’UBI l’un des plus grands éditeurs de littérature chrétienne en isiZulu en Afrique australe. Ils produisent également des livres et de la littérature dans les autres langues de l’Afrique australe.   

  Des étudiants travaillant dans le département d’édition.

 

Le ministère de Susan et Eric Binion  

Susan et Eric Binion travaillent à l’Union Bible Institute depuis 1993. Eric est chargé de cours et occupe le poste de doyen académique. Au début, le ministère principal de Susan était de s’occuper de leurs quatre enfants, mais elle a trouvé le temps d’aider les départements de musique et de ministère des enfants à l’UBI. Au fur et à mesure que les enfants ont quitté le nid, elle a trouvé plus de temps pour enseigner et pour travailler dans le département de l’édition.   

Lorsque Susan a rejoint le comité de littérature, qui supervise le fonctionnement du département d’édition, elle dirigeait un projet occasionnel. Pendant cette période, ils ont produit des méditations quotidiennes pour les personnes récemment diagnostiquées séropositives, un livre pour enfants destiné à aider les soignants à parler aux enfants du deuil et de la perte, ainsi qu’un livre pour les épouses de pasteurs.  

Après avoir participé à LittWorld au Kenya en 2009, une conférence d’éditeurs chrétiens organisée par MAI (Media Associates International), Susan a eu envie de s’impliquer davantage et de mettre en pratique tout ce qu’elle y a appris, en mettant à jour leurs couvertures, en développant leur présence en ligne sur Facebook, et en lançant une prière mensuelle et une lettre d’information pour leurs clients.  

« Tout ce que nous savons sur l’édition, nous l’avons appris de MAI « , dit Susan,  » soit par des conférences, des publications et des webinaires, soit par des visites personnelles de membres de l’équipe. Nous sommes reconnaissants à MAI de sa vision, qui consiste à aider l’édition indigène à gagner du terrain et à avoir un impact sur le Royaume de manière pertinente sur le plan culturel et linguistique. »  

Susan et Eric Binion

L’un des plus grands projets de UBI Publishing était la révision de la concordance complète de la Bible en isiZulu. Réalisée à l’origine sans l’aide d’ordinateurs, elle a pris 20 ans. Ils ont dû numériser l’ensemble des textes pour pouvoir les mettre à jour et corriger les erreurs. Il a fallu cinq ans pour achever ce projet.  

   

Les défis  

L’élaboration de ce type de livres est coûteuse, mais la réalité économique est que le marché cible (les locuteurs d’isiZulu) n’a pas les moyens de s’offrir des livres onéreux. Les jeunes locuteurs de l’isiZulu préfèrent lire l’anglais, même si l’isiZulu est leur langue maternelle. UBI veut devenir financièrement viable tout en étant capable de répondre à la demande de matériel de qualité et pertinent en langue isiZulu à un prix abordable pour le marché.  

«Nous sommes en train de développer notre site web afin de pouvoir vendre à partir de là. Nous sommes également en train de refaire nos vieux livres pour leur donner un aspect plus original, tout en essayant de traduire certaines de nos meilleures ventes en anglais pour que tous les locuteurs d’une deuxième langue en Afrique du Sud puissent y avoir accès, et pas seulement les locuteurs de l’isiZulu.»  

Un autre défi à relever est celui de produire davantage de livres pour enfants. UBI Publishing a la ferme intention d’améliorer sa visibilité et son accessibilité par le biais de publicités radiophoniques et d’une plus grande présence en ligne. Pour cela, ils ont fait la demande d’une subvention afin d’accélérer la mise en œuvre de certaines de ces mesures. 

 Rejoignez Africa Speaks dans nos prières pour l’épanouissement d’UBI Publishing. Que Dieu pourvoie à tous leurs besoins afin qu’ils puissent relever les défis qui se présentent à eux. 

  

 

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Quand les chrétiens ne paient pas leurs factures

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Article By Phoebe Mugo

Si l’apôtre Paul écrivait cet article, il pourrait dire quelque chose comme ce qu’il a dit à l’église de Corinthe (I Cor. 5:1) : « On entend dire généralement qu’il y a chez les chrétiens une incapacité à payer leurs dettes, d’une manière qui ne se retrouve même pas chez les non-croyants. En fait, le concept même de ‘chrétiens qui ne paient pas leurs factures’ ne devrait même pas exister dans le corps du Christ. » Malheureusement, cela existe bel et bien.

À la maison d’édition Uzima (Le service d’édition de l’Eglise Anglicane au Kenya), nous terminons souvent chaque année fiscale avec environ 55 % de nos débiteurs qui sont des institutions chrétiennes telles que des églises, des librairies d’église et des librairies chrétiennes privées. Si la plupart sont des débiteurs qui auraient dû payer au cours de l’année fiscale, certains ont des dettes contractées il y a 6, voire 8 ans. Les institutions non chrétiennes qui représentent 45 % de nos débiteurs dépassent rarement 12 mois avant de payer, et leurs soldes impayés ne datent généralement que de 2 à 12 mois. Nous pouvons honnêtement, mais malheureusement, dire que nous faisons de meilleures affaires avec les non-croyants qu’avec les croyants.

 

Une vision erronée du monde des affaires et du ministère

Si la plupart des problèmes de nos clients sont dus à l’économie ou à une mauvaise gestion, un manque général de professionnalisme dans le secteur commercial chrétien est également un facteur important. En fait, le problème commence là. Les chrétiens – y compris les éditeurs – ont tendance à recruter leur personnel sur la base de leur amour du Seigneur. Les représentants commerciaux embauchés sur cette base peuvent passer des heures à exprimer leur amour en partageant des témoignages avec les clients – et perdre un temps de travail précieux. Ils peuvent offrir des crédits importants à leurs frères et sœurs bien-aimés dans la foi. La décision commerciale est prise sur la base de « Nous allons à la même église », sans se demander si les clients peuvent payer leurs achats. En effet, nous devons recruter des employés qui aiment le Seigneur, mais cela ne doit jamais se faire au détriment de leurs qualifications pour le travail pour lequel ils sont engagés.

 

Le recrutement est la clé

Dans le même ordre d’idées, nous avons tendance à embaucher des travailleurs non qualifiés parce que nous ne voulons pas payer des salaires élevés. Souvent, nous n’avons pas beaucoup d’argent. Nous devons comparer les pertes aux avantages qui peuvent résulter de l’embauche de personnel non qualifié. D’après mon expérience, l’entreprise est plus performante si j’embauche du personnel qualifié. Ils finissent par rapporter suffisamment d’argent pour justifier leurs salaires. Résolvez les problèmes internes. Évaluez vos pratiques de recrutement. Développez une politique de vente efficace avec des directives sur les personnes solvables et le plafond de crédit à maintenir pour chaque client.

 

La librairie est à la fois un commerce et un ministère

Lorsqu’un responsable de librairie n’est pas bien formé, il peut ne pas comprendre la gestion des stocks. Il peut commander plus que ce dont son magasin a besoin et laisser les livres sur les étagères indéfiniment. Comme les livres ne se vendent pas, ils ne peuvent pas nous payer. Lorsque nous visitons des librairies dans tout le pays, nous découvrons parfois une telle situation. Nous travaillons alors avec le magasin et reprenons les livres qui sont en bon état en échange d’autres livres. Nous ne pouvons pas toujours le faire (par exemple, si nous avons révisé le livre et lui avons donné un nouveau design de couverture). Dans ce cas, nous attendons de nos clients qu’ils assument la responsabilité de leur erreur de jugement et qu’ils nous paient.

Un autre problème courant que nous avons constaté chez les librairies appartenant à des églises est la mauvaise gestion financière. Souvent, le gérant de la librairie ne réinvestit pas l’argent dans l’entreprise mais le donne à l’évêque, ou à un autre ministre, pour le paiement des factures de l’église. Il ne reste alors plus de fonds pour payer le fournisseur ou pour acheter d’autres livres. Nous avons rencontré ce problème à maintes reprises et avons assisté à l’effondrement de nombreuses librairies d’église.

 

La fameuse « main de la fraternité »

Même lorsque les librairies chrétiennes commettent les erreurs mentionnées ci-dessus, elles attendent toujours de l’éditeur chrétien qu’il leur tende la « main de la fraternité » pour leur fournir davantage de livres. Si nous, éditeurs, continuons à fournir de la littérature même si nous ne sommes pas payés, nous commettons une erreur fondamentale qui finira par entraîner de graves problèmes financiers.

À Uzima, tendre la « main de la fraternité » de cette manière nous a coûté cher au fil des ans. Dans les années 1990, les dettes impayées ont presque conduit à la faillite de notre entreprise. Uzima a dû fermer son imprimerie et utiliser le peu d’argent qu’il lui restait pour sauver la maison d’édition. Nous avons réorganisé nos activités, recruté du personnel mieux formé et élaboré une politique de vente stricte. Nous avons également mis au point une réponse à plusieurs facettes pour les croyants qui ne paient pas leurs factures :

 

  • Priez pour vos clients.

Depuis sa création, Uzima a toujours eu une séance de dévotion matinale avant de commencer le travail de la journée. Nous consacrons une matinée à la prière pour nous-mêmes et pour nos clients. Nous savons que certaines librairies ont de bonnes intentions mais connaissent des difficultés financières, et nous devons donc intercéder pour elles. En priant, nous exprimons notre dépendance à l’égard de Dieu. Nous lui demandons de nous guider sur la manière de recouvrer des dettes très difficiles et anciennes. Nous avons vu des résultats étonnants à ces prières.

  • Établissez des relations.

Les libraires ont besoin de savoir que les éditeurs chrétiens les aiment et se soucient de leurs difficultés. Dans notre cas, nous établissons chaque année une liste d’activités que nous entreprendrons avec les églises et les librairies du Kenya. Nous avons rendu visite ensemble à des malades du cancer et à des orphelins du sida. Nous avons aidé à nettoyer et à rénover des institutions, et nous avons assisté à diverses réceptions au fil des ans. Les activités de renforcement de l’esprit d’équipe aident nos clients à nous voir comme des amis et des collaborateurs en Christ, et non comme des ennemis qui ne demandent que de l’argent à chaque fois que nous nous rencontrons. Lorsque vient le temps du recouvrement des créances, cela devient beaucoup plus amical et plus facile à gérer. Dans le cadre de l’établissement de relations, nous cherchons également des moyens de rendre la pareille à nos clients. Par exemple, avec une partie des redevances provenant de la vente des livres de culte, nous avons partiellement financé le comité liturgique de l’église anglicane du Kenya qui a élaboré un livre de culte indigène en 2000. Depuis, nous avons parrainé des églises pour qu’elles traduisent ce livre de prières de l’anglais vers diverses langues kenyanes. Cette année, nous prévoyons d’utiliser les redevances pour offrir une formation en gestion des stocks et en gestion financière à certains de nos gérants de librairie qui font de gros efforts pour nous payer.

  • Favorisez la compréhension.

À un moment donné, les relations d’Uzima avec l’Église étaient très aigres, car ils estimaient que nos tactiques de recouvrement des dettes étaient insensibles. Il m’a fallu assister à la Chambre des évêques – une réunion annuelle tenue par les primats – pour aborder la question. Il a été très utile que les hauts responsables de l’Église comprennent les problèmes auxquels nous sommes confrontés lorsque nous ne sommes pas payés. À la fin de la réunion, ils ont accepté de prendre leurs responsabilités dans ce domaine – et certaines dettes qui étaient en souffrance depuis plus de huit ans ont été payées ! Dans le prolongement de ce processus, j’ai jugé nécessaire de présenter chaque année une liste des débiteurs lors de l’assemblée générale annuelle. Le fait de créer une compréhension avec les dirigeants de l’église a vraiment aidé dans notre processus de recouvrement des dettes.

  • Communiquez votre politique de vente.

La communication de notre politique de vente aux librairies nous a également aidés dans le contrôle du crédit et le recouvrement des dettes. La direction a classé tous les comptes des librairies en trois codes couleur :

NOIR : Pour ceux qui sont solvables. Ce sont les librairies qui paient dans la limite de 30 jours de crédit ; même lorsqu’elles sont en retard, elles ne dépassent généralement pas 90 jours. Lors de la célébration de notre 30e anniversaire, nous avons remis une plaque à la librairie la plus solvable.

VERT : Pour ceux qui doivent être gérés avec prudence. Il s’agit de librairies qui peuvent dépasser le temps de crédit accordé mais qui finissent par payer. Certains expliquent franchement leurs difficultés financières, et nous leur permettons de payer en plusieurs fois, en attendant qu’ils règlent leurs dettes antérieures avant de rouvrir leurs comptes. Souvent, nous demandons aux représentants des ventes de demander l’autorisation appropriée avant de permettre une vente dans cette catégorie.

ROUGE : Pour ceux à qui il ne faut plus vendre de livres. Il s’agit de clients qui n’ont effectué aucun paiement depuis plus de trois ans, que ce soit en raison d’une mauvaise gestion de leurs fonds ou de réelles difficultés financières. De temps en temps, nous les avons vus régler leurs problèmes financiers, payer leurs dettes et rouvrir leurs comptes.

 

  • Évitez les poursuites judiciaires.

Il nous est arrivé de nous demander si nous devions porter certains cas difficiles devant les tribunaux, mais après beaucoup de prières et de négociations, nous sommes parvenus à un accord à l’amiable. Il est regrettable qu’un éditeur poursuive un collègue chrétien pour non-paiement ; cela va à l’encontre de nos convictions et de notre témoignage. Dans les institutions appartenant à l’église, il est conseillé de porter l’affaire devant la plus haute instance de l’église pour qu’un jugement soit rendu. Aucun d’entre nous ne devrait abuser de la grâce que nous accorde notre Père céleste en n’honorant pas ses dettes. Lorsque nous nuisons à nos fournisseurs, nous nuisons également à l’œuvre de Dieu et nous ne parvenons pas à construire son royaume.

 

Phoebe Mugo, ancienne directrice générale de la maison d’édition Uzima à Nairobi, au Kenya, est titulaire d’une licence en édition de livres de l’université Brookes d’Oxford et d’une maîtrise en exposition biblique et en théologie de l’école internationale de théologie de Nairobi.

 

L’article original a été écrit pour Interlit, David C. Cook (publié avec permission)

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Phoebe Mugo

Phoebe Mugo, former chief executive of Uzima Publishing House in Nairobi, Kenya, holds a bachelor’s degree in book publishing from Oxford Brookes University and a master’s degree in Bible exposition and theology from the Nairobi International School of Theology.

Vers une industrie florissante de la bande dessinée et du roman graphique en Afrique

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Article By Benjamin Kouadio
 
Un outil de communication efficace

À mon avis, il existe de nombreuses possibilités de publier des bandes dessinées et des romans graphiques en Afrique. Le principal public cible est la jeunesse africaine. Ils sont actifs et ingénieux, mais manquent souvent de repères. Ils sont exposés aux nombreux vices qui gangrènent la société, comme l’abus d’alcool, les comportements sexuels immoraux, la violence, la paresse et la rébellion 

En même temps, les jeunes s’intéressent à leur histoire. Mais ils ont aussi leurs propres luttes et craintes quotidiennes, leurs propres questions sur l’avenir. Les bandes dessinées et les romans graphiques peuvent être un moyen approprié de répondre à ces questions. Ils peuvent fournir les informations dont les jeunes ont besoin. Ils divertissent, sensibilisent et éduquent 

Les bandes dessinées et les romans graphiques sont particulièrement attrayants en raison de la façon dont ils utilisent conjointement le texte et les images. Cela en fait un outil de communication puissant et un stimulant de la conscience qui peut toucher un large éventail de publics. Grâce à eux, les jeunes peuvent être mis en garde contre les dangers auxquels ils sont exposés dans la société. Grâce à eux, et plus important encore, l’espoir de la Parole de Dieu peut leur être communiquée afin qu’ils soient éclairés, libérés et transformés.  

 

Quelques réflexions sur la publication de bandes dessinées et de romans graphiques en Afrique  

En tant qu’auteur, lorsque l’un de mes livres sort, je participe à des séances de dédicace :  

  • Dans les librairies  
  • Dans les écoles (écoles primaires, collèges et lycées)  
  • Dans les salons du livre  
  • Aux conférences organisées par Comix35 et PJA.  

Mon travail de jeune éditeur ne commence qu’après avoir fait mon travail d’auteur, c’est à dire, après que les fichiers que j‘ai créés et qui constituent les pages de mon livre ont été envoyés à l‘imprimeur.  

Avant même cette étape, je dois lire et corriger tout le texte de mes livres. Je passe beaucoup de temps à cet aspect. Après tout, je suis un écrivain 

  • Ensuite, j’engage un ou deux correcteurs indépendants qui sont payés pour lire et corriger les erreurs que j’ai manquées.  
  • Après cela, j’engage un graphiste. Je peux aussi faire ce genre de travail, mais je préfère le confier à quelqu’un qui fait du graphisme à plein temps. Cela me permet de passer à l’étape suivante… 
  • J’envoie les fichiers de mon livre à un imprimeur.  

Veuillez noter que je mets un point d’honneur à ne pas demander aux gens de travailler gratuitement ou que je ne suis pas en mesure de payer. Ce n’est pas une bonne pratique ! Cela serait non professionnel, malsain et dénué de toute attitude chrétienne. Pour cette raison, j’engage des spécialistes indépendants sur une base de commande par commande que je peux payer au fur et à mesure 

J’ai voyagé en tant qu’auteur au Sénégal, à Kinshasa, Yaoundé, Abidjan, Bouaké, Abengourou, Yamoussoukro, Daloa… Partout je vais, les enfants adorent les BD ! C’est un fait indéniable 

Cet enthousiasme m’a encouragé à continuer à créer des bandes dessinées et même à ajouter une nouvelle flèche à mon carquois, l’édition, plus précisément, la bande dessinée et le roman graphique 

Les bandes dessinées et les romans graphiques peuvent être un moyen approprié de répondre à ces questions. Ils peuvent fournir les  informations dont les jeunes ont besoin. Ils divertissent, sensibilisent et éduquent.

 
Les défis de l’édition de bande dessinée en Afrique de l’Ouest 

Actuellement, il n’y a pas d’autre éditeur spécialisé dans la publication de bandes dessinées et de romans graphiques en Côte d’Ivoire et il y en a très peu en Afrique de l’Ouest. Mon expérience en tant qu’auteur et éditeur m’a appris que la publication de bandes dessinées et de roman graphique en Afrique n’est pas un chemin facile ! Cependant, mon expérience en tant que chrétien me permet de regarder l’avenir avec espoir sachant qu’avec Dieu, beaucoup peut être accompli. 

Je suis également professeur d’art. Cela me donne un grand avantage lorsque je suis avec des jeunes, les enseignant et les éduquant à travers mes livres.  

Galère pécuniaire est la première publication de Kbenjamin Studio. L’argent et l’attitude des gens à son égard en sont le thème principal. (1 Timothée 6 :10 aborde ces questions). J’ai publié et imprimé 2.000 exemplaires de ce livre en Côte d’Ivoire à mes propres frais. J’ai de nombreux autres projets en cours de développement et qui attendent d’être financés. Mon objectif est de devenir progressivement un éditeur financièrement autonome. Pour l’instant, je ne reçois aucun financement de sources extérieures. Cela prouve que c’est possible ! Cela montre aussi que mon engagement dans l’édition de bandes dessinées et de romans graphiques est sérieux.

 

Quelques albums de Benjamin.

Je suis un auteur prolifique, rigoureux et méticuleux. Je passe quatre ou cinq ans à travailler sur chaque projet de livre. De l’écriture des scénarios à la mise en couleurs finale, rien n’est laissé au hasard 

Le métier d’éditeur de bandes dessinées et de romans graphiques comporte de nombreux obstacles, tels que : 

  • Des coûts d’impression élevés  
  • Et de ce fait, des prix de livres élevés  
  • le coût élevé de l’accès aux médias pour promouvoir les livres  
  • Avoir un marché cible composé de personnes qui peuvent à peine se permettre de manger trois fois par jour, et encore moins d’acheter des livres.  
  • Les ressources financières limitées des éditeurs de bandes dessinées et de romans graphiques.  

Comme vous le voyez, dans l’édition de bandes dessinées et de romans graphiques, les moyens financiers importants font défaut, et le chemin est long et semé d’embûches. Pour cette raison, souvent, le résultat est que l’aventure s’arrête avant d’avoir eu la chance de décoller. Ceci dit, je garde espoir que le vent tourne pour l’édition de bandes dessinées et de romans graphiques en Afrique.  

 

Ma vision 

Ma vision de la publication de livres chrétiens en Afrique est pleine d’espoir. L’industrie de la bande dessinée n’en est qu’à ses débuts. Nous avons besoin de plus de moyens financiers pour imprimer et promouvoir les livres. Nous devons faire connaître nos livres en utilisant les réseaux sociaux existants, en créant des blogs qui informent les gens et améliorent le profil de l’industrie. C’est ce que je fais pour réaliser mon travail d’artiste et faire connaître mes bandes dessinées dans le monde entier.  

En Afrique, les gouvernements doivent s’efforcer de réduire le coût des matériaux nécessaires à la production de livres (encre, papier, etc.). Ils doivent s’efforcer de fournir des subventions aux éditeurs afin de les aider à poursuivre leurs publications et leur permettre de vendre des livres à moindre coût. Ces éléments pourraient aider les éditeurs à devenir autonomes. Un livre n‘est pas une marchandise comme le pain. Dans l’édition, devenir économiquement rentable prend du temps ; le retour sur investissement est plus long à atteindre. Cela demande de la persévérance et du courage de notre part. Bien que l’édition ne soit pas facile, elle est passionnante  

Avec DIEU, nous serons victorieux. 

 

 

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Benjamin Kouadio

Benjamin Kouadio – Illustrateur, auteur, éditeur de bandes dessinées et professeur d’art. Benjamin s’est reposé de ses oeuvres en mai 2019.

Hommage au Révérend Nicodème ALAGBADA

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Article By Africa Speaks

Le Révérend Professeur Ibiladé Nicodème ALAGBADA, Directeur des Éditions CLÉ de Yaoundé a été rappelé au Seigneur dans la matinée du 6 février 2023.  

Né en 1959 à Takon, au Bénin, le Rév. ALAGBADA a été Président de l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin de 2010 à 2017. Il a également cumulé les fonctions de Vice-Président du Cadre de Concertation des Confessions Religieuses (CCCR), Président du Conseil d’Administration de l’Université Protestante d’Afrique Centrale (UPAC) au Cameroun, et membre de la Coalition Nationale pour la Paix au Bénin.  

Professeur de l’Ancien Testament, il est l’auteur de plusieurs publications religieuses et théologiques donc les ouvrages suivants traitant de la lutte contre la corruption dans l’église et dans la société. 

Le prophète Michée face à la corruption des classes dirigeantes (Globethics.net, 2013). Dans cet ouvrage, le Rev. Alagbada relate les contextes sociopolitiques, économiques et religieux du 8e siècle av. J-C qui ont favorisé l’éclosion de la corruption aux multiples facettes dans le royaume de Juda. Le prophète Michée face à cette corruption de ces dirigeants et animé par le souffle de Dieu, rempli de courage, de force et d’esprit de jugement, se présente comme un paradigme de la responsabilité ou de l’autorité prophétique de l’Eglise face à ces déviances de son époque.  

Résister à la corruption. Réflexions théologiques sur Michée 3.1, 8 (Editions Croix du Salut, 2020). Dans cet ouvrage, l’auteur présente le prophète Michée comme un prophète de notre siècle en matière de résistance à la corruption, l’impunité et l’iniquité dans toutes ses formes. La résistance du croyant face aux faits de corruption est l’expression de la crédibilité et de l’audace de la foi qui anime et ranime le souffle de Dieu qui le remplit de force, de courage et de discernement. Résister à la corruption par la foi, c’est faire preuve de la connaissance du droit et de le défendre pour que la justice sociale et la droiture soient respectées.  

En Avril 2018, le Rév. Nicodème ALAGBADA devient le Directeur des Editions CLÉ à Yaoundé, succédant ainsi au Rév. Dr Simon Kossi Dossou. Les Editions CLÉ (Centre de Littérature Évangélique) ont été créées en 1963 par les églises protestantes de plusieurs pays d’Afrique, devenant ainsi la première maison d’édition d’Afrique noire francophone. Situées à Yaoundé au Cameroun, les Editions CLÉ ont pour mission de produire des livres traitant de la littérature générale, de la théologie et l’anthropologie. 

« Sa mort laisse un grand vide au sein du consortium LivresHippo, la plateforme des éditeurs évangéliques d’Afrique francophone », déclare Georges Late, responsable des Editions PBA au Bénin.  

LivresHippo est une plateforme de coédition dans laquelle les Editions CLÉ à Yaoundé, Les Editions PBA (Presses Bibliques Africaines) au Bénin, et CPE (Centre de Publications Évangélique) en Côte d’Ivoire collaborent pour produire des livres de référence en français, écrits par des auteurs africains. C’était l’un des nombreux projets sur lesquels travaillait le Rév. Alagbada les jours précédant son décès.  

Rejoignez Africa Speaks alors que nous prions pour que le Seigneur réconforte la famille, l’église et les partenaires de mission, et qu’Il les soutienne et les guide à travers cette épreuve. 

 

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Africa Speaks

Nous sommes un réseau international informel de professionnels engagés pour une industrie florissante de l’édition chrétienne en Afrique.

Les obstacles à l’édition chrétienne en Afrique

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Article By Africa Speaks

 

Il existe de nombreux obstacles qui entravent l’édition chrétienne en Afrique – les finances, le manque d’expérience, les infrastructures, l’instabilité politique. Mais au bout du compte, nous devons nous rappeler que notre appel vient de Dieu, et que nos plus grands obstacles sont spirituels. « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. »

 

Les auteurs et le contenu

Il n’y a pas assez de contenu local de qualité ou de livres vraiment excellents écrits par des Africains. Des documents occidentaux sont disponibles, mais les Africains ne sont pas autorisés à écrire et à éditer eux-mêmes. L’Afrique est habituée à lire du contenu occidental, ce qui fait que le contenu local écrit par des auteurs locaux a donc du mal à trouver un lectorat.

Les auteurs émergents ont besoin d’une formation pour améliorer leurs compétences rédactionnelles. Il y a une trop grande dépendance à l’égard de la traduction et par conséquent, peu d’initiatives sont prises pour former les écrivains ou pour entreprendre le travail fastidieux de formation des auteurs inexpérimentés.

La perception des écrivains africains, malheureusement, a également créé un obstacle. En raison du manque de formation de qualité et d’options d’édition, beaucoup ont choisi de s’auto-publier. Ce qui a créé une mauvaise perception des écrivains africains. Lorsque la qualité des œuvres est mauvaise – mal écrites, pleines de fautes – cela discrédite les auteurs.

 

Le marché

L’Afrique souffre de taux d’analphabétisme et de l’absence d’une culture de la lecture et de l’écriture. Beaucoup associent la lecture au « travail » (comme dans les devoirs scolaires) et non au « plaisir », (le plaisir de lire dans des contextes autres que l’éducation). Il est nécessaire de développer des stratégies pour motiver les lecteurs africains vivant dans des contextes oraux et d’envisager sérieusement les livres audio ou les livres électroniques en format visuel.

À cause de la pauvreté (y compris les faibles niveaux de revenus en dehors des grands centres urbains), les lecteurs ne sont pas en mesure d’acheter de la littérature, ce qui rend l’édition financièrement irréalisable.

Il existe également un marché potentiel très vaste et très jeune, mais peu de livres pour enfants et un public très restreint en raison du faible pouvoir d’achat des ménages, des écoles et des églises. En RDC, par exemple, les enseignants reçoivent environ 50 dollars, un salaire trop faible pour survivre et encore moins pour se permettre le luxe d’acheter un livre.

 

Industrie, infrastructure et coûts

Les normes et modèles occidentaux en matière d’édition sont coûteux et ne sont souvent pas applicables dans un contexte africain, de sorte que les méthodes d’édition traditionnelles et plus centralisées ont donc eu un succès limité dans l’établissement d’une industrie de l’édition véritablement africaine. Le coût de publication est très élevé. Les initiatives d’édition indigènes languissent sans les incessantes subventions occidentales et pourtant, la majorité des lecteurs africains n’ont que peu d’accès à la plupart des livres publiés, et trop souvent ne peuvent se les offrir.

Il faut des infrastructures adéquates au sein d’économies stables pour que l’industrie de l’édition chrétienne puisse se développer et prospérer. Une infrastructure appropriée comprend la technologie, les ressources humaines, les compétences, etc. Dans certains endroits, l’instabilité politique perturbe les économies, ce qui, à son tour, entrave la croissance des infrastructures adéquates.

Il faut davantage d’éditeurs qui connaissent les réalités socioculturelles des lecteurs africains et qui prêtent attention aux réalités contemporaines. Les auteurs africains ont peu d’endroits pour publier ce qu’ils écrivent et trop peu de professionnels de l’édition pour les aider, notamment les éditeurs et les spécialistes du marketing. Avec un manque d’initiative, d’esprit d’entreprise et de moyens financiers, les quelques maisons d’édition chrétiennes qui existent ne peuvent fournir qu’un service minimum. En conséquence, les auteurs potentiels ne sont pas identifiés et les auteurs existants ne sont pas motivés ou encadrés. Les éditeurs manquent également de contrôle et d’accès aux produits à succès qui peuvent développer leur activité.

Les initiatives d’édition chrétienne ont rarement commencé par un modèle de commerce/entrepreneuriat. Tôt ou tard, les fondateurs réalisent que l’édition est un concept commercial autant qu’une aventure ministérielle. La plupart des dirigeants chrétiens ne sont pas préparés ou n’ont pas les compétences nécessaires pour gérer l’aspect commercial, et ils se retrouvent désillusionnés. De nombreux projets d’édition s’effondrent en moins de cinq ans.

De nombreux auteurs et éditeurs ne sont pas au courant des normes d’édition ou ne peuvent se permettre de recourir à des services professionnels pour s’assurer que leurs livres sont conformes aux normes.  La formation est nécessaire pour améliorer les compétences à tous les niveaux de la production. Lorsque les gens ont l’intention de publier, le manque d’expérience et de formation les freine souvent.

Il n’existe pas de structure facilement identifiable pour le commerce du livre en Afrique, comme c’est le cas en Europe et en Amérique du Nord. C’est pourquoi les auteurs africains s’auto-publient souvent. Et quelle que soit la méthode de publication, le réseau de distribution est très informel, comme par exemple les relations non commerciales avec les églises. Des initiatives souvent bien intentionnées favorisent des attitudes irréalistes concernant la création, la production et la distribution de la littérature chrétienne, tout en déformant le fonctionnement « normal » d’une industrie de l’édition chrétienne. Les membres de l’industrie du livre en Afrique fonctionnent plus souvent comme des entreprises autonomes, incapables d’écouter et de s’engager dans un véritable partenariat. Et lorsque les bibles et d’autres produits sont écoulés en grandes quantités, les prix tombent à un niveau insoutenable (comme l’exemple de Walking with the Poor).

 

 

Le coût de la publication reste un obstacle important. L’Afrique compte certains des pays les plus pauvres du monde, mais les dépenses ne peuvent être réduites que dans une certaine mesure.

Il y a peu d’imprimantes professionnelles de bonne qualité et celles qui existent sont trop chères. Les imprimeurs africains ne sont pas encore à la hauteur des normes, de l’excellence et de la qualité des pays les plus avancés en matière d’impression, comme l’Inde et la Chine. L’impression, le papier, l’encre, l’énergie électrique et la distribution physique des livres sont très coûteux. Un livre de 200 pages imprimé en 3000 exemplaires coûte localement 3 dollars alors qu’en Asie, il peut être produit à 0,80 dollar. Les gouvernements africains peuvent exempter le papier et l’encre de l’importation, mais cette issue est incertaine. Les taxes sur les livres et autres ouvrages ont largement contribué à l’augmentation du prix de vente conseillé des livres.

La logistique reste un problème – comment faire passer les livres de l’écrivain ou de l’éditeur au lecteur ? Les importations de livres en Afrique sont très coûteuses, ce qui rend le prix de détail prohibitif pour de nombreux lecteurs. L’expédition à l’intérieur du continent peut être exorbitante, ce qui nécessite davantage de solutions locales d’impression à la demande. Des services postaux et des fournisseurs d’accès à Internet médiocres (ou inexistants) perturbent la livraison du contenu. Les distances, les routes inadéquates et les problèmes de passage des frontières rendent la distribution difficile et coûteuse. Ces problèmes de commerce transnational entravent la distribution panafricaine.

Les mouvements de fonds et la fluctuation des devises posent également des problèmes. Lorsqu’un livre est publié dans un pays et vendu dans un autre, il est souvent très difficile pour les libraires de trouver des devises étrangères pour payer les livres qu’ils veulent.

En raison de ces problèmes de coût et de distribution, les livres ne sont pas facilement accessibles à la population. La distribution localisée est incapable de générer l’échelle et les marchés nécessaires. Il n’y a pas beaucoup de librairies ou de canaux de distribution traditionnels en dehors des principaux centres commerciaux, et même dans plusieurs grandes villes, il y a trop peu de magasins. Les librairies locales sont souvent trop petites pour avoir une bonne sélection de titres.

Le marketing est presque inexistant en raison du coût très élevé. Les réseaux de radiodiffusion ne fonctionnent souvent pas correctement, et l’Afrique francophone, en particulier, manque de réseaux de radiodiffusion. Sans opportunités de marketing, le grand marché n’est jamais au courant des nouveaux produits, et les invendus languissent.

L’explosion de la technologie numérique, des applications mobiles et d’autres outils interactifs crée une nouvelle scène dans le secteur. Mais les livres électroniques et les bibliothèques virtuelles dépendent d’appareils encore très coûteux.

Les guerres, les conflits locaux et le terrorisme contribuent à l’instabilité de nombreux pays. La corruption reste souvent un problème, que ce soit au sein du gouvernement ou des organisations. Les guerres civiles, les droits d’importation, les taxes de vente, les taux d’intérêt élevés, un leadership national et local mauvais ou inadéquat, et les crises politiques et sociales sont autant d’obstacles aux efforts d’édition, de marketing et de distribution.

La faiblesse de la recherche et l’absence d’une dynamique de marché efficace signifient que l’industrie ne dispose pas des informations dont elle a besoin. Il est très difficile d’obtenir des données sur les livres publiés, qui les lit et où ils se trouvent, à des fins de planification, même au sein d’un même pays.

Mais en dépit de ces nombreux obstacles, l’église en Afrique fait confiance au Dieu tout-puissant pour accomplir ses desseins à travers l’enseignement solide et le contenu biblique qu’elle produit. Et les desseins de Dieu ne peuvent être contrecarrés.

 

 

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Africa Speaks

We are an international network of professionals committed to a flourishing Christian publishing industry in Africa.

Livr’Afrique : Fournir des Bibles et des livres chrétiens à des prix abordables pour l’Afrique francophone

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Article By Eric Immer

Qu’on soit étudiant ou enseignant en théologie, simple lecteur ou colporteur, si on cherche un commentaire biblique, une bible ou un livre chrétien dans la ville de Yaoundé, on sera inévitablement dirigé vers la librairie chrétienne L’Eau Vive, qui est le point relais de Livr’Afrique à Yaoundé.

Livr’Afrique est une association basée à Valence en France, dont le but est de favoriser la diffusion et la vente de livres chrétiens à bas prix en Afrique et dans les pays francophones en voie de développement. Créé en 1996 avec l’aide des principaux éditeurs protestants évangéliques francophones, ce ministère est un support pour les missions et églises locales en forte croissance. Les Bibles, les commentaires et les livres d’étude sont diffusés en priorité.

Des éditeurs aux libraires

Livr’Afrique travaille depuis la France essentiellement avec des éditeurs occidentaux laissant aux diffuseurs locaux la responsabilité de faire des partenariats avec les éditeurs locaux.

Il y a actuellement 13 diffuseurs point relais dans 10 des principaux pays d’Afrique francophone et Haïti : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Haïti, Madagascar, RDC, Tchad, Togo. Ces diffuseurs sont visités, formés et approvisionnés régulièrement. Les libraires et colporteurs locaux peuvent s’approvisionner et réceptionner facilement sur place, selon leurs besoins.

 

Relever les défis de la crise sanitaire

Depuis la crise du Covid-19, Livr’Afrique ne peut plus fonctionner avec des dépôts comme par le passé. L’achat de livres en grande quantité chez les éditeurs est devenu difficile car l’impression numérique est devenue habituelle et le manque de trésorerie nous touche tous. Nous avons changé nos pratiques et travaillons maintenant en flux tendu avec les éditeurs partenaires chez qui nous commandons selon les demandes de nos clients pour ensuite expédier.

Les livres sont disponibles via le site internet www.livrafrique.com et distribués à travers un réseau de diffuseur “point relais” (anciens dépositaires). Les tarifs de Livr’Afrique affichés sur le site web sont « transport compris » jusqu’au point relais. Pour les libraires qui sont trop éloignés des points relais nous expédions à leur boite postale. Les clients, selon leurs statuts ont des remises sur les prix publics affichés.

Le plus gros défi aujourd’hui est la trésorerie. Du côté français, Livr’Afrique a négocié des prix sur des volumes annuels et commande selon les besoins auprès des éditeurs. De nombreux éditeurs occidentaux sont aussi en crise suite au covid et à la guerre en Ukraine ce qui a fait beaucoup augmenter les prix d’achat ces derniers mois (jusqu’à 40% sur le papier). Cela est très préjudiciable aux petits éditeurs qui sont de moins en moins représentés par Livr’Afrique, car de petites commandes coûtent plus cher à l’achat et à la livraison, ce qui fait augmenter le prix de vente.

 

Livr’Afrique pour une industrie de l’édition chrétienne florissante en Afrique francophone

L’objectif de base était de créer des diffuseurs locaux en capacité de diffuser les titres des éditeurs occidentaux et locaux. Les difficultés économiques et financières ainsi que l’évolution très rapide de tout le système administratif et fiscal de l’Afrique francophone ont rajouté de nombreuses difficultés. Nous constatons que plus de 60% des libraires ne sont pas encore enregistrés correctement dans les registres de commerce et du point de vue fiscal. Peu de librairies ont des outils de gestion leur permettant de tenir leur stock et de faire un compte de résultat et un bilan financier. Cela est très préjudiciable dans le commerce international et le deviendra très vite pour eux au niveau local. L’idéal serait que les éditeurs occidentaux et africains puissent être imprimés à la demande dans les différents pays, mais restent à trouver des personnes de confiance à qui ils accepteront de céder les droits d’impression. Livr’Afrique facilite le lien entre les éditeurs et les diffuseurs des différends pays.

 

Où aller

Pour entrer en contact avec Livr’Afrique, les libraires et autres clients peuvent les contacter par email, téléphone ou le site internet. Pour ce qui est des éditeurs, il y a une réserve. Etant donné que nous répondons à la demande des diffuseurs et libraires que nous servons, si un titre n’est jamais demandé, il y peu de chance qu’il soit présent sur notre site internet. Nous le regrettons car nous souhaiterions le rendre visible, mais ce n’est parfois économiquement pas rentable, mais nous répondons généralement à toutes les demandes.

 

Notre ministère est limité à la francophonie, mais il existe des missions et des maisons d’édition qui font de beaux efforts pour accompagner les éditeurs, les libraires et la diffusion de littérature anglophones. Connectez-vous à Africa Speaks et entrez dans le réseau !

 

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Eric Immer

Eric Immer is the Director of Livr’Afrique